Les quais du port

Plusieurs jours plus tard L'Ardent affala ses voiles non loin du port de Treilles, un canot fut mis à flot avec quatre solides gaillards aux rames , à la proue Kylian scruta le port dans le soleil levant. il était fatigué , mais il arborait un fier sourire.

-Souquez mes gaillards , je vous offre la boisson et le repas une fois en ville

Les marins redoublèrent d'efforts et ils furent au port en moins de temps qu'il ne faut pour souler un vieux pirate. Arrivé à quai , Kylian sauta à terre et amarra le canot. il n'y avait pas grande foule , les pêcheurs n'avait pas encore pris place le long du quai .
Il entraina sa petite troupe vers le centre de la ville et l'auberge.

La promenade matinale avait guider les pas de Lady vers le port
la ville entamait une journée nouvelle , les marchants ouvraient leurs échoppes , des femmes balayer devant leurs portes , les marins entraient dans les tavernes , pour ce rincer le gosier
les marins étaient en transes , ils balançaient , et déchargés de toute sorte de caisses , des mâles cloutés recouvertes de vieux cuirs user et poncer par les ans

tranquillement marchant sur le ponton étaient entreposés des cassettes de bois ,recouvertes de poiscaille de toutes sortes , enveloppés le quai

Musardant , faisant claquer sur les pavés , ses petits escarpins de satin , lady au grés des senteurs songeait à ses projets futur ***
en longeant la quai , mouettes , goélands , hirondelles de mer , planaient , pêchaient en se laissant tomber comme des pierres jusque dans le creux des vagues , rasaient les voiles repliées des navires , se posaient entre les coques peintes , ou se disputaient les détritus informes jetées par les par les marins par dessus bord

leurs cris gutturaux emplissaient l'air , cette promenade fut fort vivifiante, lady reprit le chemin de son logis , de bonne humeur

Toujours errant de rues en rues, Crincrin arriva sur le port. Il aimait bien l'ambiance des ports: mélange de la joie des marins qui rentrent et de la tristesse de ceux qui partent. De plus, les marins s'accompagnaient souvent de chansons dans toutes leurs tâches. Le violoniste en connaissait quelques unes bien qu'il n'avait pas trouvé le courage de s'embarquer.

Un brick était en train de larguer les amarres et les marin entamait un air bien mélancolique.
Crincrin reconnut cette chanson. Il s'assit sur un rouleau de cordage, au moins celui là sera plus tendre que celui du centre d'entrainement. Épaulant son violon, il chanta en chœur avec les matelots.

Bonjour, ma chère Eléonore,
Je viens t'y faire mes adieux
Aujourd'hui je quitte ces lieux,
O charmant objet que j'adore
Je penserai toujours à vous,
O souvenirs d'instants bien doux !

Comment trouveras-tu ta route,
En la nuit, dis-moi, mon ami ?
Toujours t'exposer à périr !
Dessus la mer, on n'y voit goutte,
Ne voyant que le ciel et l'eau.
Triste voiture qu'un vaisseau !

Son beau navire est dans la rade,
On voit flotter son pavillon.
Les canons grondent sur le pont.
Mon amant et ses camarades
S'ils mettent leurs voiles dehors,
A l'instant vont quitter le port.

Chère amie, crois à ma parole !
Tu sais que je suis bon marin.
La nuit, le soir et le matin,
Observons toujours la boussole.
Prions, invoquons le Seigneur !
Nous n'aurons jamais de malheur !

Crincrin était revenu à nouveau sur le port. Des souvenirs de Bretagne affluaient dans son cerveau comme à chaque fois qu'il voyait un bâtiment amarré au port. Une vieille complainte de marins résonnait dans ses oreilles et l'envie de la chanter; le début en breton mais ce n'est pas une langue aisée pour qui comme lui ne la pratique pas. Il la continuerait en français

Quel dommage de n'avoir pas de biniou pour m'accompagner. Tant pis le violon pleurera aussi bien.


Lâr d'in, martolod, ma mignon,
A red ar mor penn da benn
Da betra e sonj da galon
Pa groz an dour 'n az kichen ?
- Me sonj neuze d'am dousik koant
Am gortoz en eur ouela,
En Lokrist, parrez Trebriant,
Ha ma spered a grenva !


Dis-moi, matelot, mon ami,
Toi qui cours la mer d'un bout à l'autre,
A quoi pense ton esprit
Quand l'eau gronde près de toi ?
- Je pense alors à ma jolie douce
Qui m'attend en pleurant,
A Lochrist, en Trebrivant,
Et mon cœur s'affermit !

Fils des grèves, mon ami,
Matelot de Basse-Bretagne,
A quoi pense ton esprit,
Quand tu te trouves sur le mât élevé ?
- Quand le navire va droit sa route
Je pense aux choses passées
Mon âme quitte son enveloppe
Pour voler à mon pays bien-aimé.

Dis-moi, matelot, mon ami,
Quand éclatent les coups de canon
A quoi pense ton esprit
Durant le combat meurtrier ?
- Je pense à mon heure dernière,
Et à ma pauvre mère là-bas,
Et je prie sainte Anne
De me préserver à l'heure de la mort...

Dis-moi, matelot, mon ami,
Si loin de ton pays bien aimé,
A quoi penses-tu
Quand tu dors dans ton hamac ?
- Quand je suis dans le hamac, bien enroulé,
Je pense à ma petite maison,
Et aux légendes que l'on conte
Chaque soir autour du large foyer.

Dis-moi , matelot , mon ami,
Après un voyage en lointain pays,
A quoi penses-tu en reprenant
La route de Basse-Bretagne ?
- Je pense à mes parents que je vais revoir,
A l'église de la petite paroisse,
Et au mariage qui bientôt aura lieu
Entre ma douce et moi.

Eglantine s'était laissé guider par son nez ...
c'est l'odeur du poisson qui avait guider ses pas vers les quais .

des bateaux étaient amarrées ,et les marins déchargées les cagettes de poissons , les merlans faisaient des clins d'oeil au truites argentées , les algues collées leurs nageoires , les goujons avaient mauvaises mines , les sardines frétillais encore , et devant les cagettes elle ne savait que choisir . elle interpella un marin ,pour qu'il là serve rapidement .

donner moi trois sardines ! et une truite , et emballée moi cette poiscaille comme il faut , je veux pas que tout les chats du quartier me suivent ,j'ai pas l'intention de les nourrir ...